Khallia Aileen GreeneLa mort n'est pas une chose si sérieuse ; la douleur, oui.
J'AI : 29 NÉ LE : 26/12/1994 ARRIVÉ À BÂTON-ROUGE : 10/05/2011 NOMBRE DE LETTRES : 52 OÙ ES-TU ? : Oh sans doute au travail... SI JE TE CONTAIS UNE HISTOIRE RELATIONSHIP: POUVOIRS: Contact douloureux - Contrôle de la douleur
| Sujet: Khallia Aileen Greene Mar 10 Mai 2011 - 15:51 | |
| Khallia Aileen Greene ft. Kristin KreuktumblrÂGE 25 ans 7 décembre 1986 LIEU DE NAISSANCE San Francisco ÉTAT CIVIL Célibataire EMPLOI Avocate CLAN Mal GROUPE Dictator of EvilPOUVOIRS — Inflige de la douleur par simple contact. Contrôle de la douleur. CARACTÈRES — Froide - Cruelle - Manipulatrice - Distante - Sensible - Intelligente - Méfiante - Rancunière. Il était une fois...
Mai 2001
Voilà près de trois heures que j'étais sortie de l'aéroport, je me rappelais parfaitement les paroles de ma mère : « Ne t'inquiète pas Khallia, un déménagement ce n'est pas la fin du monde, tu te referas des amis, tu verras ça sera génial ! Bien sur il va falloir un peu de temps pour t'adapter mais tu vas vite t'y faire Bâton-Rouge ce n'est pas si différent que ça de San Francisco... Tu vas t'y plaire j'en suis sûre ! »
Petit récapitulatif, moi, Khallia Aileen Greene, née à San Francisco le 7 décembre 1986, lycéenne à plein temps, ai cru au petit discours minable de ma mère le jour d'un déménagement horrible qui allait bouleverser sa vie. Et voilà, je me retrouvais à Bâton-Rouge, alors que j'avais toujours vécu à San Francisco. Ma vie venait de basculer à cause de la toute nouvelle promotion de ma mère. Mon frère et moi avions été arrachés à notre vie de rêve, bien tranquille et presque idéale par une mère... hystérique et ultra-enthousiasmée par cette nouvelle perspective.
« Bâton-Rouge ce n'est pas si différent que ça de San Francisco... »
Cette phrase résonnait encore dans ma tête, comment dire que je n'aurai pas pu être plus crédule qu'au moment où j'avais pris pour argent comptant ces paroles ? Tout d'abord Bâton-Rouge ce n'est pas du tout, mais alors pas du tout comme San Francisco ! Commençons par le plus évident, le climat ! J'avais quitté ma ville natale une petite veste sur les épaules, quinze degrés en soirée, printemps oblige, la routine. J'étais sortie de l'avion écrasée par la chaleur ambiante... Frisco avait la réputation d'être la ville la plus fraîche de Californie, et Batôn-Rouge avec son climat subtropical ne me convenait pas vraiment. Nous étions maintenant en début d'après midi et les 35 degrés Celsius bien tassés me faisaient l'effet d'un carcan, première différence. Première déception.
Ensuite ma mère nous a conduit à notre nouvelle maison, nous sommes passés par un lotissement, puis un deuxième, un troisième ainsi de suite et finalement nous somme arrivés dans un énième quartier. Toutes les maisons se ressemblaient, modèle américain d'une vie de famille toute planifiée, maison blanche, barrière blanche, pelouse verte, barbecue et pick-up dans le jardin... Mais où étaient donc passées les painted ladies de mon quartier ? J'avais toujours vécu dans une bâtisse si particulière au style entier et unique et là j'allais être mise en boîte dans une maison de poupée où les murs avaient été placés les uns contre les autres où le toit avait été posé comme un couvercle et où tout originalité semblait interdite. Deuxième déception.
La troisième déception de ma journée ne fut pas des moindres, et ce même si elle n'avait pas vraiment de rapport avec la ville. En vérité elle concernait plutôt ma mère, j'avais osé croire, ou du moins espérer, que le climat pouvait influencer le comportement des gens, puisque j'étais moi même assommée par la chaleur ambiante. Malheureusement pour Nathan, mon frère, et moi même, la température ne modifiait en rien l'enthousiasme débordant et l'énergie sans limite dont ma mère faisait preuve en ce jour, et qui je dois l'avouer sonnaient comme un affront face à la tristesse que nous ressentions tout les deux. Ainsi durant tout le trajet un vacarme insoutenable était sorti des hauts-parleurs de la voiture, mélange de hard-rock industriel et de crissements de craies sur un tableau de cours, associé au brouhaha d'une campagne militaire... Pour nous deux, pauvres victimes que nous étions, fans inconditionnels de rock, nos oreilles saignaient presque et nous manquions de défaillir quand Sarah, notre génitrice, nommait cela « la meilleure musique au monde ». Si son comportement n'avait pas été altéré par la température, ses goûts musicaux ne s'étaient pas non plus améliorés lors du déménagement... à notre grand dam.
19 août 2001
Sept heures du matin, roulements de tambours, réveil millimétré, dans la joie et la bonne humeur... ou presque. Remettons les choses à leur place, nous sommes en août, pendant les grandes vacances. Nous n'avons ni rendez-vous, ni avion à prendre et de surcroît aujourd'hui c'est dimanche. Dans la joie et la bonne humeur vous disais-je... Décidément ce n'est pas ça , reprenons depuis le début, sept heures du matin c'est clair et je ne pense pas pouvoir vous l'expliquer davantage. Passons maintenant aux roulements de tambours, je pense vous avoir déjà parlé des goûts musicaux un peu particuliers de ma mère, et bien, voilà, vous voyez de quoi je parle.
Pour ce qui est du réveil millimétré c'est une autre histoire. Permettez que je vous la conte très brièvement.
Il était une fois une mère hystérique, dopée au Coca light et aux barres vitaminées. Cette femme là avait deux enfant, Nathan et Khallia, qu'elle tyrannisait allégrement à grands coups de sons diaboliques et de crises de nerfs accompagnées d'idées lumineuses et merveilleuses qui avaient l'inconvénient de souvent virer au cauchemar.
Et voilà, c'est là où commence la fameuse histoire du réveil millimétré. Une de ces idées « lumineuses et merveilleuses » l'avait saisie ce matin, celle de faire tous ensemble un grand ménage de printemps, mais en été. Dans la chambre de mon jumeau le « rituel » fut le même que dans la mienne : porte qui s'ouvre en claquant -contre le mur -, mère qui entre en chantant - à tue-tête -, grognement indistinct d'adolescent(e) - en fonction de la chambre -, fenêtre ouverte - en grand -, volets ouverts, fenêtre non refermée, porte laissée ouverte - pour le courant d'air -, mère repartie.
Le reste de la journée pouvait se résumer à une accumulation de tâches ménagères et de farces que Nat' et moi jouions à notre mère. Notre complicité avait toujours été importante et depuis notre arrivée nous nous étions rapprochés bien plus encore. Au lycée notre venue n'était pas passée inaperçue, deux nouveaux vers la fin de l'année, de plus dans la même classe et pour pousser le vice encore plus loin, deux jumeaux, faux, mais bon ça, ça ne compte pas. Et sans plus attendre, nos nouvelles connaissances nous ont surnommés « les inséparables », ainsi donc nous passions le plus clair de notre temps ensemble mais de plus nous nous ressemblions vraiment, nous avions le même humour, les même goûts musicaux, les mêmes envies cinéma et tout semblait ainsi multiplié par deux dans notre entourage. Lorsque cette mémorable journée s 'apprêtait à prendre fin, vers dix-huit heures trente environ, nous étions partis rejoindre des amis quelques rues plus loin pour passer le temps jusqu'au diner. Entre nous nous papotions surtout des dernières nouveautés, des stars à la mode et de temps à autre je rendais service pour les devoirs, avantage d'être la première de la classe...
Après quelques parties de basketball nous étions rentrés en courant à la maison, l'heure de retour initialement fixée étant largement outrepassée. Nous avions diné tous ensemble autour de parts de pizzas, assis en tailleur sur le sol, accoudés sur la table basse les yeux rivés sur l'écran de télévision. Après quelques joutes verbales des plus savoureuses mon jumeau et moi-même étions montés dans sa chambre pour quelques courses de voitures endiablées sur PlayStation.
Après deux heures de jeu effréné, je tapotais l'épaule de mon frangin, en signe de réconfort et de gentille moquerie suite aux multiples défaites cuisantes qu'il venait de subir. Tape aussi douce qu'un gentil coup de poing dans l'épaule. Je vis mon frère s'effondrer sur son flanc, hurlant de douleur. Par peur, par panique je le pris par les épaules, le serrai contre moi, le secouai un peu puis de plus en plus fortement. Je criai son nom et ma voix me quittait peu à peu devant l'horreur de la situation. Nathan se convulsait devant moi, entre mes bras et ses cris de douleur ressemblaient plus à des râles qu'à des phrases construites. J'entendis ma mère qui montait l'escalier à toute allure, elle ouvrit la porte violemment et courut vers nous. Elle prit Nathan dans ses bras me criant d'appeler les secours. Ce fut mon tour de dévaler les escaliers, je pris le téléphone et composai le 911 le plus rapidement possible. Lorsque les secours furent enfin là, les cris de mon jumeau s'étaient calmés. Il semblait presque déconnecté de la réalité, comme un pantin, une marionnette posée négligemment au sol. Ma mère et moi étions sous le choc, elle m'ordonna de garder la maison tandis qu'elle partait avec les secours pour l'hôpital. Je passais la nuit seule, recroquevillée en boule au pied du canapé, le visage trempé par les larmes, je finis par m'endormir plus tard, beaucoup plus tard.
20 août 2001
Le menton posé sur ma poitrine, je me réveillais petit à petit, douloureusement. Tous mes membres étaient endoloris, j'avais passé ma nuit blottie entre le canapé et le mur, ma nuque n'était plus qu'un nœud de douleur. Lorsque l'on sonnât à la porte d'entrée je me levai d'un bond, toutes mes courbatures avaient disparu. Très surprise je marchai un peu, j'avais la sensation d'être aussi légère qu'après une bonne nuit de sommeil. J'ouvrai la porte m'attendant à voir ma mère et Nat' rentrer à la maison, ce ne fut pas le cas. A leur place se trouvait un homme, plutôt grand, un sourire étrange emplissait son visage. Je ne saurai même pas dire avec précision la couleur de ses cheveux, encore moins celle de ses yeux. Il me parlât beaucoup tout en me fixant, son regard me déplaisait terriblement. D'après ses dires il était médecin à l'hôpital, mon frère devait rester en observation, il craignait des séquelles au niveau du cerveau. Il allait bientôt entrer au bloc opératoire, ma mère était restée à ses côtés, elle avait donc apparemment chargé ce docteur de venir me chercher pour que Nathan puisse me voir avant l'opération. Je m'excusai et lui demandai de me laisser cinq minutes pour me préparer. Je fermai la porte et montai en quatrième vitesse m'habiller. Je me dépêchai et lorsque j'arrivai dans le salon l'homme s'y trouvait, assis sur le divan, alors que j'étais certaine d'avoir fermé la porte derrière moi.
Il était assis là, ses avant-bras reposaient sur ses cuisses, sa tête reposait sur ses mains. Ses cheveux étaient bruns, oui, définitivement bruns. Presque noirs, absolument hors-normes. Lorsqu'il relevât sa figure vers moi je reculai d'instinct. Il était un étranger, il était entré sans y avoir été invité alors même que la porte était close. Il était indubitablement étrange, dangereux. Ses yeux étaient perçants, fixes, et encore aujourd'hui je ne saurai dire quelle était leur couleur, pourtant je l'avais fixé, dévisagé... La désagréable impression que j'avais tout d'abord ressentie se confirmait vivement. Il se levât lentement, son calme apparent et son indolence totale accentuaient sa grande taille, la souplesse de ses mouvements. Son attitude presque affectée, lui donnait l'air d'un prédateur, sa voix qui était si compatissante quelques minutes auparavant était aussi glaciale qu'un colonel, avec double dose de vodka je vous prie, et bien fraîche la vodka ! La peur ravageait mes entrailles, elle m'envahissait comme le ferait la folie, n'oubliant aucun recoin, même le plus obscure.
« Je sais ce que tu as fait. Je leur ai dit, maintenant il savent aussi. Penses tu que ta famille veuille encore de toi ? Dorénavant elle sait quel monstre tu es. Tu ne leur causeras plus jamais d'inquiétudes. Ils t'oublieront. »
Ses paroles sonnaient comme un glas, je ne comprenais pas ce dont il me parlait mais j'avais l'horrible impression que j'étais en danger. Mon instinct ne m'avait pas trompé jusque là, j'avais juste refusé de l'écouter, j'allais remédier à cette erreur. Comme possédée je me jetai sur cet être hostile, et de la force de mes poings m'apprêtai à taper... dans le vide ? Je me retournai aussitôt, il levait un couteau vers moi. Il s'était déplacé rapidement, trop, presque une téléportation. Je le repoussai de toutes mes forces, mes doigts touchèrent ses bras, mes cris de peur se mêlèrent aux siens, de douleur et nous restâmes ainsi quelques temps. Nous nous regardions, tout les deux ébahis, stupéfaits. Finalement, je pense tout de même avoir été la plus surprise des deux, je découvrais ce monde et un rien m'effrayait. Tout semblait s'être arrêté, rien autour n'existait plus, il y avait lui et moi, ma furieuse envie de vivre et ma peur encore plus grande de mourir. Dans un éclair de lucidité je le laissais tomber au sol, et m'enfuyais de la maison sans me retourner. Ne prenant rien, oubliant tout, je courais pour échapper à la réalité, je courais entre le rêve et le cauchemar, ne prêtant attention à ce qui m'entourait que par brèves intermittences, pour entendre un chien qui aboyait, le bruit d'un klaxon, ou encore des rires d'enfants... Je me perdais dans mon délire de tristesse, et ma peur. J'agissais comme un fou, comme un désespéré, comme un homme qui se trouverait dans un labyrinthe et qui se mettrait à courir sans plus rien voir d'autre que sa démence.
Je me retrouvais je ne sais comment dans un des quartiers les plus miteux de la ville, sans aucune idée de l'endroit où j'étais. Je ressentais la chaleur de Bâton-Rouge comme un mathématicien la présence de ses vecteurs, je l'imaginais plus que je ne la vivais. La douleur physique d'heures et d'heures de course était absente, je savais juste que mon souffle commençait à manquer, ma vue aussi se brouillait et mes paupières se fermaient presque d'elles-même. L'épuisement et la réflexion reprenaient le dessus là où seul mon instinct et ma peur viscérale d'animal en fuite m'avaient dicté mon comportement. Je finis dans une venelle minable, à tituber comme saoule de ma fatigue. Je m'assis adossée au cadre d'une porte et presque aussitôt m'endormis du sommeil sans rêves des drogués.
21 août 2001
J'étais réveillée depuis quelques minutes déjà, dans le doute je gardais mes yeux clos. Je me rappelais petit à petit les événements de la veille et je commençais sérieusement à me poser des questions. Je m'étais assoupie dehors, dans les bas quartiers de la ville et je me retrouvais allongée dans un lit, déchaussée, couverte d'un drap blanc et bordée. Je me demandais où j'étais et ce que je faisais là. J'aurai aimé savoir comment j'étais arrivée dans cet endroit.
De la lumière filtrait à travers les volets plutôt délabrés de la pièce, l'air sentait l'humidité et le béton. Soudain l'idée que l'homme de la veille puisse être à mes trousses me fit paniquer, la peur balayât toutes les questions que je me posais plus tôt. Je me levai vite, si vite que je manquai de tomber en trébuchant dans les draps au sortir du lit, je me rattrapai comme je le pouvais à l'aide du mur avant d'entendre un éclat de rire sonore et éclatant. Je ne m'étais pas rendu compte de la présence de cet homme avant, il était assis dans un fauteuil, un livre à la main, de l'autre côté de la pièce. Il souriait gentiment, un brin moqueur, j'avais tout d'abord pensé qu'il s'agissait de l'autre, mais ce n'était pas le cas, heureusement. La pièce n'était pas grande et l'on y trouvait seulement un lit, une table de chevet couronnée d'une lampe sans ampoule, un fauteuil aux couleurs délavées et un vieux tapis usé jusqu'à la corde. L'odeur de béton venait des murs nus d'où suintait un peu d'eau dans un des coins de la chambre. Le gris omniprésent rendait la pièce assez sinistre.
Cet homme devait avoir environ la trentaine, bien que je n'ai jamais été douée pour juger de l'âge des gens, il ressemblait trait pour trait à un individu lambda, taille moyenne, corpulence moyenne, cheveux châtains, yeux marrons... Il me regardait d'un air hautain et méprisant qui me déplaisait au plus haut point. Je ne pouvais savoir que quelques années plus tard je poserai le même regard sur le monde qui m'entoure. En attendant il me jaugeait du regard puis grimaça.
« Quoi ? »
J'avais lancé ce mot avec agressivité, et sans plus d'introduction que ça notre discussion avait commencé. Enfin ce fut majoritairement une tirade, parfois entrecoupée de quelques une de mes questions. Il parlât pendant un long moment, j'étais happée par son discours alors que lui même semblait s'en ennuyer. Il parlait de “Good Heroes”, de “Bad Heroes”, il me parlait de la Archibald Corporation, de sa place au cœur de cette entreprise, puis il en vint à parler de moi...
« Écoute moi bien, pour l'instant je ne veux pas savoir ton nom, ni d'où tu viens. La seule chose qui m'intéresse c'est que tu as des pouvoirs, je t'ai vu faire, avec ceux que tu as tu pourras te battre. Tu pourrais être un atout pour Archibald Corporation, alors j'ai un marché à te proposer. Soit, première option, tu te débrouilles seule et le type qui en a après toi et qui te prends pour un danger public finira un jour ou l'autre par avoir ta peau. Soit, seconde option, tu rejoins Archibald Corporation, on t'aide à te débarrasser de ce type, à poursuivre tes études, à vivre en résumé. Mais en échange tu restes sous mes ordres jusqu'à ce que mort s'en suive, la tienne ou la mienne, tu ne revois plus jamais ta famille, tu apprends à mieux connaître tes pouvoirs, tu travaille pour la Corporation jusqu'à ton dernier souffle, tu mets tes pouvoirs à notre disposition pour servir les objectifs de Nicholas Archibald, notre boss, et bien sur les compétences, les liens, ta vie, tout ce que tu auras nous appartiendra... Ça te semble clair ou t'as besoin que je précise ? »
La perspective d'un futur entièrement planifié me fit tourner la tête, je m'assis sur le bord du lit et réfléchis un peu. Soit mon avenir allait être entièrement contrôlé, soit je pouvais tout simplement me considérer comme un cadavre ambulant, ou pour faire plus rapide, comme morte. Génial ! Les options étaient quelque peu réduites, et à vrai dire ni l'une ni l'autre ne m'auraient tentées si j'avais été dans une situation plus... basique. Je restai là, atone, je regardai l'homme qui venait de m'expliquer le peu de possibilités qu'il me restait... deux tout au plus, si l'on considérait la première comme une « possibilité » valable... Il me fixait autant que je le fixais, on restait là assis sans bouger et sans se parler jusqu'à ce qu'il rompe le silence, son sourire moqueur était de retour.
« Alors, t'as choisi ? »
Je me contentais d'acquiescer d'un signe de tête, et de lui sourire un peu crispée, tout valait mieux que de me retrouver face au fou qui avait essayé de me tuer à l'aide d'un couteau... Et puis cet homme m'avait ramassé dans la rue, et s'était occupé de moi, il me parlait franchement et ne déguisait pas ses intentions sous des paroles vides de sens. Il se leva de son siège pour la première fois depuis que je l'avais remarqué, son sourire avait disparu lorsqu'il s'adressât de nouveau à moi.
« J'en étais sûr... Je vais être franc avec toi, si tu n'avais pas accepté ce petit accord, l'autre type n'aurait pas forcément été ton seul ennemi, maintenant tu en sais trop sur Archibald Corporation, si tu n'avais pas été notre alliée tu aurais été notre victime... tu as fait un choix très judicieux, félicitations, tu es brillante. »
Il me sourit et ce fut tout.
Juin 2009
Tout le monde était là, même si je n'étais pas particulièrement proche d'eux les élèves de ma formation représentaient une partie de ma vie, des contacts, des liens, tout ce que je devais à mon mentor, James B. Hellan, et à Archibald Corporation. C'est dans cet esprit là que j'étais restée courtoise et agréable avec chacun des élèves, et ce durant plusieurs années. Maintenant c'était fini, j'étais devenue avocate, enfin, ma vie allait être plus libre, autant qu'elle le pouvait encore.
J'avais sans doute vécu dans cette université les cinq années les plus curieuses de mon existence. Mais dorénavant j'allais travailler pour un salaire, être moins dépendante de mon mentor. Tout ce que j'avais désormais lui appartenait, un métier c'était une part de liberté, mon droit à une chimère. J'allais pouvoir avancer, me venger de tous ces « good heroes » qui voulaient se débarrasser de ma seule famille, James et Archibald Corporation. Cette guerre n'était pas prête de se finir, du moment qu'ils ne renonçaient pas... Je finissais la remise des diplômes une coupe de champagne à la main, prenant les numéros d'un tel ou encore de tel autre, promettant de garder contact. D'ailleurs je n'y manquerai sûrement pas, je devais faire de mon mieux, toutes les armes étaient nécessaires, et dans le milieu des affaires les relations étaient primordiales. Il me semblait assister à un spectacle. Alors qu'eux s'inquiétaient de savoir s'ils entreraient dans un cabinet, une grande entreprise ou s'ils travailleraient en indépendants, mon propre contrat de travail était signé depuis maintenant près de huit ans, avantage, désavantage.
Il était près de trois heures du matin lorsque je rentrais enfin de cette interminable soirée, j'ouvrais la porte. Je me retrouvais dans une pièce simple, au mur toujours trop gris, au vieux volets qui laissaient passer le lumière, à la table de chevet couronnée d'une lampe dont l'ampoule venait d'être changée, au tapis tout élimé, et au fauteuil bien trop vieux. Je posai mes affaires sur le sol, et me préparai à dormir, une fois allongée je m'endormis. Quelques heures plus tard je descendais l'escalier de la maison, au rez-de-chaussée James était assis devant une tasse de café noir. Il se contentât de me sourire comme d'habitude, légèrement ironique il me lançât une de ses piques habituelles.
« Alors comme ça ils t'ont donné ton diplôme car il ne supportait plus ton caractère exécrable et ta prétention sans limite...? L'université c'est plus ce que c'était ! »
Je ne ripostai pas, me contentai de prendre mon petit déjeuner un sourire moqueur aux lèvres. Héritage incontesté de la formation que j'avais suivi avec lui durant toutes ces années. Je sortais prendre un verre dans un café pour passer le temps jusqu'à ma prochaine mission. J'étais au tournant de la rue mal pavée quand j'entendis et vis toute la maison exploser derrière moi. Ce fut comme un heurt en pleine poitrine. J'appelai les pompiers immédiatement, à l'autre bout de la rue je vis un type fuir en courant... il était trop tard pour le poursuivre, la guerre contre les good heroes avait bel et bien continué tout ce temps, et elle ne s'essoufflait jamais, loin de là.
Décembre 2010
« Suis-je folle ? Pourquoi est-ce que je vous raconte ça, vous le savez déjà, de toute manière c'est trop tard maintenant. Vous l'avez toujours su, vous avez toujours tout su mieux que moi. J'ai toujours tenté de vous impressionner, en vain. Si vous saviez comme cela me fait rire aujourd'hui, si vous le saviez... Je ne vous en veux pas, je vous en suis même reconnaissante, c'est étrange. Quelques fois vos paroles me reviennent comme un écho lointain, comme le son d'une cloche apporté par le vent ; et il me semble que vous êtes là, tout près de moi. Je n'ai jamais oublié, et même si je le souhaitais je ne le pourrais pas, non jamais, jamais... »
Des bruits de pas et un raclement de gorge m'avaient interrompu. Je me retournai lentement et scrutai les yeux du petit homme qui venait troubler mon délire.
« Mademoiselle... le, le cimetière va fermer... je suis désolé... vous devez partir. »
Le gardien du cimetière se trémoussait, mal à l'aise, il nouait et dénouait sans arrêt ses doigts et n'osait plus lever la tête. Sa voix tremblait terriblement et il bégayait. Je jetais un dernier coup d'œil à l'univers qui m'entourait. Il était tombé de la neige ; les tombes étaient blanches. Je reconnaissais les arbres, vieux et tordus par le vent, cet endroit je le reconnaissais comme ma seconde maison. Je baissais les yeux sur une plaque de marbre, lisse et blanche dont j'avais ôté la poudreuse peu de temps auparavant. Au dessus d'un bouquet de roses noires déposées par mes soins, on pouvait lire James B. Hellan. Simplement.
Le gardien m'accordait une minute supplémentaire, seule face à mon défunt. Je regardai la tombe tendrement une dernière fois, une seconde de plus, une seconde gagnée sur l'éternité.
« Te rappelles-tu James ? Te rappelles-tu ? »
Ce fut la première fois que je le tutoyais, ce serait la dernière, rien ne le permettrait jamais plus, il était mort dans l'explosion. Maintenant que j'avais pu le retrouver dans mon cœur il était vivant, à mes côtés, comme avant. Et avec l'intonation singulière des somnambules je lui dédiais mes derniers mots, pour un mort qui à mes yeux ne le serait plus. Une larme roulait comme un ultime hommage d'une morte dont le cœur se réveillait.
« Adieu. Adieu. »
Je rentrais dans une vieille maison, trop vieille, une de celles que l'on trouve dans ces quartiers turpides que les villes masquent. Lèpre inavouée d'une autre facette, plus lumineuse, plus honorable. Je montais un escalier étroit, le plancher grinçait sous mes pas, et certaines planches ployaient sous mon poids. Je poussais une porte branlante, et je retrouvais ma vie, ma première maison. Celle de la petit table de chevet à la lampe trop ancienne, au lit bancal... je m'adossais au fauteuil, assise sur le tapis. Sur le sol mes dossiers s'étalaient comme éventrés. Ma vie retournait à la normale, la solitude en plus depuis ce jour, toujours présente cette garce.
« Je l'ai trouvée devant ma porte, Un soir, que je rentrais chez moi. Partout, elle me fait escorte. Elle est revenue, elle est là, La renifleuse des amours mortes. Elle m'a suivie, pas à pas. La garce, que le Diable l'emporte ! Elle est revenue, elle est là. »
La solitude. Barbara.
Sorry, avant de continuer tu dois passer à l'interrogatoire POUR OU CONTRE LES "HÉROS" ? — La vengeance est un plat qui se mange froid... les Good Heroes n'ont cas bien se tenir, je jure de les anéantir ! COMMENT ACCEPTES-TU TA NOUVELLE VIE ? — Ma vie est entièrement dévouée au service de la cause de mon défunt mentor et à ma vengeance... alors je ne peux qu'en être ravie ! TU FAIS QUOI DE SPÉCIAL TOI ? — Sans doute mon obstination, tenace en affaire, et en vengeance, je suis prête à tout pour obtenir ce que je veux...vraiment tout. TU AIMES ET DÉTESTES QUOI ? — J'aime gagner un combat ou un procès ou encore avoir raison. Je déteste les Good Heroes. TA PLUS GRAND FAIBLESSE, C'EST QUOI ? — Sans doute mon manque de modération... il vaudrait mieux que je prenne un peu de distance par rapport à mes sentiments. TA PLUS GRANDE PEUR C'EST QUOI ? — Ma plus grande peur c'est celle d'échouer.
Et toi ? Oui toi derrière l'écran. PSEUDO/PRÉNOM — Lucie ÂGE — 16 ans. PAYS — France. OÙ AS-TU TROUVÉ LE FORUM ? — Gentiment donné par Ella. Smith... COMMENT LE TROUVES-TU ? — La perfection n'étant pas de ce monde je trouve ce forum tout simplement... parfait. ACTIVITÉ — Lycéenne à mes heures perdues ( horaires de L ) [ ] ACTIF (minimum cinq connexions par semaine) AUTRES/COMMENTAIRES ? — A très bientôt sur le forum !! MUAHAHAH...
Dernière édition par Khallia Aileen Greene le Ven 27 Mai 2011 - 13:52, édité 31 fois |
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